Contenu du cours :
Puis des exercices pour mettre ce cours en pratique
La transposition consiste à élever ou abaisser la hauteur d'une mélodie ou d'un texte, tout en préservant les intervalles mélodiques.
Elle peut être écrite (on retranscrit le texte plus haut ou plus bas avant de le jouer) ou "à vue" (directement en lecture depuis la partition originale) : c'est cette technique de "transposition à vue" que nous allons apprendre ici.
La différence de hauteur entre le texte écrit et le texte joué est appelée "Intervalle de transposition".
On dit, par exemple, transposer un ton plus haut, transposer à la tierce majeure inférieure, etc.
C'est à l'intervalle de transposition et à lui seul qu'il faut s'intéresser : c'est cet intervalle de tansposition qui détermine la marche à suivre.
En effet, pour transposer au ton supérieur par exemple, on ajoute 2 # à l'armure (nous verrons cela en détail), quel que soit le texte : cela est vrai pour tous les textes du monde, quelle que soit leur tonalité de départ, quelle que soit leur armure, on ajoute 2 #.
Il existe plusieurs situations qui entraînent une transposition. Les plus courantes :
Une transposition est définie par un intervalle : la distance entre la hauteur écrite et la hauteur voulue (jouée).
Une transposition se prépare en 3 étapes :
⮕ Voyons donc ces 3 étapes en détail.
Cette étape est la plus simple : il suffit de choisir la clé dans laquelle la première note est bien celle que l'on souhaite.
Par exemple : pour transposer au ton supérieur un texte (écrit en clé de sol), il faut chercher dans quelle clé le DO deviendra un RÉ : en l'occurrence, la clé d'Ut 3 :
Autre exemple : pour transposer au ton supérieur une partition pour piano, il faut chercher dans quelles clés les DO deviendront des RÉ : en l'occurrence, Ut 2 à la main gauche et Ut 3 à la main droite :
Pour cette étape, il suffit de procéder en 4 temps :
Par exemple : il faut transposer ce texte un ton plus haut.
Nous avons déjà trouvé la nouvelle clé de lecture : UT 3.
(Ainsi, la première note, DO, devient RÉ.)
⮕ Procédons maintenant en 4 temps :
1. Intervalle de transposition = 1 ton au dessus.
2. SI J'ÉTAIS EN DO MAJEUR, j'aboutirais à RÉ MAJEUR.
3. En Ré Majeur, il y a 2 #.
4. Donc, je regarde le texte et j'ajoute 2 # à l'amure.
Pourquoi ? C’est très simple : ce qui est vrai en Do Majeur est vrai partout :
En d'autres termes, on peut considérer le ton de Do Majeur comme le "Zéro" de la règle : il permet de connaître, pour une transposition à un intervalle donné, le nombre d'altérations à ajouter ; il suffit ensuite de reporter ce résultat sur l'armure du texte à transposer.
⮕ La bonne méthode consiste donc à s'intéresser uniquement à l'intervalle de transposition, quel que soit le texte.
L'avantage de cette méthode :
⮕ Le meilleur conseil à donner pour transposer un texte est donc : fermer la partition, faire le calcul à partir de Do Majeur, puis ouvrir la partition et appliquer le résultat obtenu.
C'est le point le plus sensible.
Des altérations ont été ajoutées à l'armure, mais de manière virtuelle (uniquement dans l'esprit) : elles ne sont pas imprimées...
⮕ Il faut donc penser à appliquer ces nouvelles altérations tout au long du morceau, chaque fois qu'elles effectent une altération accidentelle.
Par exemple
Revenons à notre exemple :
Pour transposer au ton supérieur, nous avons ajouté 2 # à l'armure.
Car si j'étais en DO Majeur, j'aboutirais en RÉ Majeur, qui compte 2 #.
Les altérations accidentelles monteront donc devant FA et DO.
C'est à dire que devant les FA et les DO, un ♭ devient ♮, un ♮ devient #, etc.
⮕ En clair :
Pourquoi ? C’est évident : le changement supposé dans l’armure de la clef amène des modifications portant sur des notes qui, dans le ton écrit, figuraient sous un nom et dans un état différents de ceux que leur attribue la transposition.
Une note, naturelle dans le ton écrit, peut être transformée, par la transposition, en note diésée ou bémolisée, et réciproquement.
Si donc quelque signe altératif (une "altération accidentelle") se présente devant une note dont la manière d’être serait ainsi changée, dans la transposition, par l’effet de l’armure qu’on suppose mentalement, ce signe devra être lui-même modifié dans son interprétation, afin de remplir, à l’égard de la note transposée, la fonction qu’il exerçait dans le ton primitif.
⮕ Autrement dit : nous modifions mentalement l'armure, mais la partition, elle, ne le sait pas, elle est déjà imprimée... Il faut donc répercuter cette modification de l'armure devant chaque note concernée, tout au long du texte.
Quant aux signes altératifs qui portent accidentellement sur les autres notes, ils conservent, dans la transposition, la signification qu’ils avaient dans le ton écrit, et ils doivent être exécutés tels qu’on les lit.
Par exemple, dans la transposition à la tierce mineur inférieure (où, "si j'étais en Do Majeur", j'aboutirais en La Majeur, qui compte 3 #), j'ajoute 3 # : les altérations accidentelles devront elles aussi "monter" devant FA+DO+SOL (les 3 # ajoutés) :
Répétons-le : cela est vrai quelles que soient la tonalité et l'armure du morceau.
Ainsi, dans toute transposition à la 3ce mineure inférieure, quel que soit le texte, on ajoute 3 # à l'armure et les altérations accidentelles montent devant FA+DO+SOL.
Voici un autre exemple de transposition à la 3ce mineure inférieure :
Là encore, les altérations accidentelles montent devant FA+DO+SOL.
Dernière remarque éclairante : les altérations ajoutées à l'armure viennent, comme par magie, s'insérer à la place des altérations manquantes, ou remplacer les altérations qu'elles annulent, toujours à la "bonne place".
Lorsqu'on ajoute 3 #, ils trouvent naturellement leur place :
En transposant, l’unique # à l’armure devient «ré #».
Les 3 # ajoutés, fa # + do # + sol #, viennent remplir le vide créé.
En transposant, 3♭ disparaissent (annulés par 3 #).
L’unique♭ restant est devenu Si♭.
Ce qui permet aux altérations restantes d'être toujours positionnées à la bonne hauteur.
On se trouve parfois dans la situation où il faut jouer, sur un instrument transpositeur, un texte écrit pour un autre instrument transpositeur.
La technique est très simple, à conditions de bien s'y prendre (sans quoi, cela tourne vite au casse-tête).
Il faut procéder en 2 temps :
* L'instrument d'arrivée est celui sur lequel on joue, l'instrument de départ est celui pour lequel la partition est écrite initialement : attention à ne pas se tromper de sens !
Par exemple :
Nous devons jouer sur un COR EN FA un texte écrit pour CLARINETTE EN LA.
⮕ Les 2 étapes :
* Attention à ne pas se tromper de sens ! Il faut regarder l'intervalle entre l'intrument d'arrivée (celui qui joue) et l'instrument de départ (celui de la partition), pas le contraire !
⮕ Là encore, peu importe l'armure ou la tonalité du texte à transposer : on ajoutera toujours 4 # à l'armure.